Maire-info
Le quotidien d’information des élus locaux

Édition du mardi 23 décembre 2003
Transports

La visite de Jacques Chirac à Bordeaux n'a pas dissipé les inquiétudes des élus sur le financement des infrastructures de transport

Le député-maire de Bordeaux Alain Juppé a demandé dimanche à Jacques Chirac et au gouvernement de ne pas abandonner le tramway de la communauté urbaine de Bordeaux (CUB) "au milieu du gué" et d'assurer son financement. Dans son discours à l'occasion de l'inauguration de la première tranche du nouveau tramway de Bordeaux, Alain Juppé, président de la CUB, a attiré l'attention du président de la République, du ministre de l'Equipement et des Transports Gilles de Robien et du secrétaire d'Etat aux Transports Dominique Bussereau sur la nécessité de garantir le financement de la deuxième phase de travaux portant sur une vingtaine de kilomètres de lignes supplémentaires. "Il nous reste à boucler le plan de financement", a dit Alain Juppé. "Nous comptons sur vous, M. le président de la République, comme sur le gouvernement, pour ne pas nous abandonner au milieu du gué", a dit l'ancien Premier ministre. Dans son allocution, Jacques Chirac a salué ce "projet majeur" d'Alain Juppé mais n'a pas évoqué le financement de la deuxième phase. Le gouvernement a décidé de supprimer dans le budget 2004 les aides de l'Etat aux transports urbains en site propre, ce qui a provoqué l'inquiétude des maires des grandes villes, comme Marseille ou Bordeaux. Cette décision remet en effet implicitement en cause les 106,5 millions d'euros d'aides prévues pour la deuxième phase du tramway qui reliera les banlieues bordelaises pour un coût total de 521 millions d’euros. Gilles de Robien a, pour sa part, indiqué qu'il y avait "un rapport formidable" réalisé par le député UMP du Rhône Christian Philip. "On va s'en inspirer pour trouver des solutions", a-t-il dit. Ce rapport parlementaire, rendu public le 9 décembre, suggère de mettre davantage à contribution les automobilistes alors que l'arrêt des subventions de l'Etat oblige les collectivités territoriales à trouver de nouvelles ressources. Christian Philip recommande aussi une évolution du versement transport - dû par les entreprises - et le recours à des emprunts plus longs et à des taux plus avantageux pour garantir un financement durable. Le rapport, selon lequel la poursuite du système de financement actuel "conduirait à une impasse", prône son adaptation pour répondre aux besoins annuels des transports collectifs, évalués entre 9,5 et 12,5 milliards d'euros. La loi de finances rectificative pour 2003 prévoit le rétablissement de 65 millions d’euros de crédits en faveur des tramways. Le Premier ministre a aussi "promis" début novembre aux maires des grandes villes un collectif budgétaire en 2004 pour rétablir un financement de l'Etat dans leurs projets de tramways.

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